#24
MARS - AVRIL 2012
Couverture nationale
Couverture nationale
L'ÉDITO
D’après les célèbres « historiens » Uderzo et Goscinny (on en connaît de moins fiables qui se prennent pourtant très au sérieux), un village breton aurait fait de la résistance, deux ans après la bataille d’Alésia. Héros fantaisistes de cette légende des temps héroïques, un p’tit malin moustachu et un gros gentil très (mais alors très) costaud, dopés par un docteur miracle à la barbe aussi blanche et longue que ses cheveux, auraient donné du fil à retordre à César. Et bien, c’est tant mieux !
Tant mieux parce que sans cette combattivité remarquable, inscrite à jamais dans l’imaginaire collectif, la civilisation gauloise toute entière serait passée par la trappe de la romanisation. Et nous aurions peut-être bien du mal, aujourd’hui, à célébrer le courage de nos ancêtres.
Blague à part, loin des clichés de la Gaule chevelue incarnée par le tableau de Lionel Royer et l’incarnation déroutante de Christophe Lambert dans le film de Jacques Dorfmann, à peine troublé par quelques voix dissidentes essayant encore de démontrer, contre vents et marées, que le site historique est en Franche-Comté, le rouleau compresseur du projet Alésia a eu gain de cause. C’est fait, c’est officiel, les géants de pierre sont là pour en témoigner : le MuséoParc d’Alésia ouvrira ses portes au public le 26 mars. Ironie de l’histoire (Uderzo et Goscinny auraient pu aussi en faire un album), cette victoire du tourisme pédagogique contre le scepticisme ambiant célèbre une défaite. Cela dit, là n’est pas le problème. Observer et tirer les leçons d’une déconfiture, ça s’appelle l’expérience. Et l’expérience, comme dit souvent quelqu’un qui nous est cher, c’est le nom qu’on donne à nos erreurs. Dans la foulée de ce projet porté à bouts de bras par le Conseil général de Côte-d’Or, comment ne pas imaginer aussi tout le bénéfice que les autres sites gallo-romains bourguignons ont à gagner de cette montée en puissance médiatique.
La bataille des climats a donné l’exemple, l’union sacrée peut porter ses fruits. De la même façon, nous aurons grand plaisir, en cette année baptisée « Archéologix » par les instances touristiques régionales, à voir les sites de Vix, Bibracte et Autun mener l’offensive en première ligne aux côtés d’Alésia. Car, au bout du compte, c’est Vercingétorix, à travers lequel nous nous retrouvons volontiers, qui l’aura sa revanche.
”
Dominique Bruillot
AU SOMMAIRE
L’ouverture du Muséoparc scelle le mythe historique d’Alésia en Auxois, la Bourgogne s’impose définitivement comme une des régions européennes les plus fertiles en vestiges celtes. A tel point que le Comité régional de tourisme a décrété 2012 « année Archéologix ». De Vix à Bibracte en passant par Alise-Sainte-Reine, balade en trois temps sur la trace de nos ancêtres les Gaulois.
Symbole, au moins pour les Parisiens, de l’arrivée imminente à Dijon, Notre-Damed’Etang tombe en ruines. Surplombant la vallée de l’Ouche, le monument séculaire devrait, à la fin de l’année, se séparer temporairement de sa statue, une Vierge à l’Enfant en fonte de 10 tonnes, pour travaux. Les bonnes volontés se mobilisent…
Les prochaines Journées européennes des métiers d’art ont pour objectif principal de montrer au public toute la richesse et la diversité de nos savoir-faire. Plus que de simples « facteurs », ces artisans constituent un vrai pan du patrimoine bourguignon.
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Cécile Viollet et François Stoerckel ont investi les anciennes tanneries d’Avallon et leur redonnent vie. Rendez-vous le 14 avril pour une ouverture en fanfare.
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Depuis 2008, l’association Les Films d’argile, fondée par des étudiants en majorité saône-et-loiriens, concentre ses efforts autour d’un 7e art d’amateur-auteur. Après trois longs-métrages « en costumes », nos cinéastes en herbe défendent un cinéma autoproduit, avec de vraies ambitions professionnelles… et le patrimoine bourguignon pour toile de fond.
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Avant de donner le coup d’envoi, en mars, de la pêche à la truite, petit tour de nos plans et cours d’eau qui se portent de mieux en mieux. Notamment grâce à l’attitude des pratiquants, dont les moeurs ont décidément bien évolué ces dernières années.
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Il était une fois un pavillon né au Bhoutan dont les 17 000 pièces en bois dormaient dans les conteneurs d’un garde-meuble mâconnais… L’histoire pourrait prochainement trouver un épilogue heureux selon l’association Himalaya en Bourgogne qui, avec la mairie de La Boulaye (71), a remis le projet sur les rails du Nirvana.
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